Il s’agit, dans le cas présent, d’une comparaison UNIQUEMENT à partir des chiffres, sans tenir compte de tous les autres aspects, dont il faut, bien sûr, absolument prendre aussi en considération (emplacement et attractivité du lieu, surface et état du local, environnement, clientèle, parking, etc …)

2 affaires réelles de TABAC PRESSE FDJ et activités connexes :

Commerce N° 1 : réalise 500 000 € de C.A. comptable (total des commissions + CA des ventes de produits divers) ; il y a 2 employés à temps plein + le couple exploitant qui se relaie pour compléter.

COMMERCE N°2 : réalise aussi 500 000 € de C.A. comptable (les chiffres sont arrondis) ; il y a 1 seul salarié + le couple.

Les loyers sont équivalents et le reste des frais généraux se valent aussi. Cependant l’affaire N°1 est aidée avec 2 employés qui libèrent du temps aux exploitants, tandis que l’affaire N°2 n’a que 1 employé et génère moins de rémunération pour les exploitants …

Alors pourquoi ? Puisqu’elles réalisent le même C.A. comptable, et ont des frais généraux semblables ?

Comparer 2 affaires uniquement à partir du C.A. (comptable) est une erreur, et estimer le prix d’une affaire de TABAC PRESSE à partir du C.A. uniquement en est une autre !

En effet le C.A comptable de ces 2 affaires n’est pas composé de la même manière :

l’affaire N°1 réalise : 500 K€ de CA avec : 250 K€ de commissions + 250 K€ de ventes (chiffres arrondis) soit une marge brute globale de 375 000 €

L’affaire N°2 réalise : 500 K€ de CA avec : 130 K€  de commissions + 370 K€ de ventes soit une marge brute globale de 305 000 €

Soit 70 000 € de différence de marge brute à C.A. comptable égal, 70 000 € qui permettent d’employer un salarié en plus, et laisser plus de marge et de rémunération pour les exploitants.

CONCLUSIONS : 

1. Ne pas se baser QUE sur le C.A. comptable : décortiquer celui-ci pour voir la part de commissions (qui sont de la marge) et la part des ventes desquelles il faut déduire les achats de marchandises.
2. Comparer la MARGE BRUTE TOTALE qui est un véritable indicateur. La marge brute globale étant la somme des commissions + la marge commerciale (les ventes moins les achats de marchandises)
3. Prendre en compte le montant du LOYER du local, c’est la charge fixe non modifiable la plus forte d’un tabac presse (dans la majorité des cas)
4. Tenir compte du TEMPS DE PRESENCE derrière la caisse + le temps de gestion de l’affaire.
5. Le rapport REMUNERATION nette / TEMPS DE TRAVAIL effectif est en finalité le meilleur indicateur !
6. On peut ensuite comparer les EBE retraités (si ils sont bien retraités) en indiquant le nombre d’employés payés. On ne peut pas appliquer le même coefficient à un EBER avec 1 salarié ou pas d’employé du tout et le même EBER avec 2 employés, à potentiel égal.
7. Enfin se poser les questions : l’affaire est-elle à son maximum ??? Y a t-il une marge de progression ? : avec une amélioration du local ? de l’agencement ?  L’ajout de familles de produits, de services ? Des horaires élargis ?
8. Le ratio : nombre d’habitants de la commune / nombre de bureaux de tabac, fournit aussi une indication du potentiel pour la vente de tabac, ramené à la moyenne France.